Le baron qui planta les pins de la forêt de Fontainebleau

Publié le par Mireille LOPEZ

Médiathèque de Meaux : La Croix de Seine  et Marne 17/3/1968

 

Le baron qui planta les pins de la forêt

 

Si l’on nous donnait le droit de choisir l’époque de votre vie il faudrait remonter assez haut pour retrouver la douceur de vivre. Cependant la Restauration donna une sorte d’été de la Saint Martin à ceux qui regrettaient la tranquillité, le confort, l’agrément de la vie dont usa le XVIIIe siècle (dont peut-être il abusa). Le confort matériel n’empêcha pas la diffusion des erreurs dangereuses. Et le résultat surprit en plein délice, les amateurs de la vie matériellement délicieuse.

Or la Restauration sembla ramener le temps où les heures ne comptaient pas, où les guerres se livraient si loin qu’elles semblaient se dérouler en un autre monde, où l’on pouvait lire, se promener, dormir, ne rien faire, ou de bâtir ou de planter à cette heureuse époque.

Or c’est précisément, c’est à ce moment là que l’on transforma en forêt de pins les déserts sablonneux de Fontainebleau.

Edgard de Larminat nous raconte que ce fut l’œuvre de son arrière grand-père.

« L’arrière grand père était un  beau gaillard : entré dans les Eaux et Forêts, il épouse sous l’Empire une fille Marrier de dynastie forestière, dont il eut neuf enfants…. »

Il aimait les arbres, les bois, les forêts. On lui donna Fontainebleau. La forêt d’abord, puis la ville. Il avait l’amitié du  roi, le calme, la paix, tout ce qu’il pouvait souhaiter.

Il n’avait plus qu’un seul désir : que cela dure. Or, chacun sait que depuis le Paradis Terrestre lorsque la Terre semble un paradis il est prudent de ne pas faire des projets à trop longue échéance. C’est ce que raconte le petit fils de l’arrière grand-père.

« Ledit arrière grand père fut conservateur des Eaux et Forêts à Fontainebleau  et c’est lui qui planta en pins les vastes déserts sablonneux de la forêt.

 Il était lié avec le comte d’Artois, grand chasseur en forêt de Bierre, qui devenu Charles X, le fit baron. Il était aussi maire de Fontainebleau. Tout ceci lui valut d’avoir les carreaux de son hôtel cassés à la Révolution de 1830. Ulcéré…il s’en fut terminer ces jours à Compiègne. »

….

On trouve ces intéressants détails dans un livre d’Edgard de Larminat ayant pour titre : Chroniques irrévérencieuses, publié chez Plon en 1962…

 

                                                                       A.E.

Publié dans SEINE ET MARNE

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