Louis Edmé PECNARD, curé de Claye-Souilly
Louis Edmé PECNARD
Fils de Pierre, Gatien Pecnard et de Louise Charré.
Il naquit le 16 février 1822 à Valence en Brie (77).
Il fit ses premières études à Avon sous la direction de l’abbé Delaunay, il vint ensuite avec l’abbé Petitot à Meaux suivre le cours de réthorique et entra au Grand Séminaire.
Professeur au petit séminaire puis ensuite envoyé à St Sulpice.
Il fut ordonné prêtre à Paris par Monseigneur Sibour le 22 décembre 1849.
Il remplaça ensuite le vicaire de Fontainebleau.
De 1850 à 1856 il fut vicaire à St Aspais de Melun.
En 1856 étant très fatigué, il fut nommé à Fleury en Bierre.
En avril 1865 il refusa une nomination à Trilport.
En novembre 1866 il fut nommé à Varreddes (7.11.1866 au 30.10.1869).
Puis le 7 novembre 1869 il devint Curé-Doyen de Claye-Souilly jusqu’à à sa mort.
Deux postes importants lui furent offerts : en 1878 le doyenné de Dammartin et en 1880 la cure de St Nicolas à Meaux.
Les paroissiens de Claye-Souilly réclameront leur curé, il s’en remettra à Monseigneur et restera à Claye-Souilly.
En 1870 les tristes conséquences de l’invasion allemande se firent particulièrement sentir à Claye-Souilly, ce n’est pas seulement le presbytère qui fut mis à sac mais aussi l’église qui fut profanée et pillée, les chevaux y ont trouvé place comme
les hommes et pendant plusieurs mois le curé-doyen Pecnard a dû être accueilli tantôt dans des familles, tantôt chez ses confrères.
Lorsque l’église lui fut rendue dans un état désastreux, jusqu’à sa mort il ne songea qu’à la remettre en état, le dallage, les grilles du chœur, les vitraux des fenêtres, de nombreuses statues, un nouveau chemin de croix ainsi que l’harmonium resteront un témoignage de sa foi et de sa piété.
En remerciement de ses loyaux services Monseigneur lui donna pour son Eglise la chape dont il était revêtu dans les réunions solennelles du concile du vatican.
Il décèdera le 23.12.1884 à Claye dans son presbytère rue de Messy.
Le 24.12.1884 sur la proposition du maire, le conseil à l’unanimité, décidera de concéder gratuitement et à perpétuité, à l’excellent prêtre qui venait de mourir en reconnaissance de ses longs services, le droit d’être inhumé dans la concession accordée au même titre à l’un de ses prédécesseurs Mr l’Abbé de Boeuffles.
Ses obsèques auront lieu le 27 décembre 1884, à la demande des paroissiens le cortège traversera les deux rues principales de la ville.
Poème édité dans l’Echo de la Brie du 14.12.1883
Il ne fut parmi nous que quinze ans, le Pasteur
Dont la mort aujourd’hui désole notre cœur !
Eût-on dit que sa vie aurait courte durée
Lorsqu’en soixante neuf il faisait son entrée
Dans on nouveau bercail ?... le chef lieu de canton
Qu’on nommait le repère aux enfants du Démon !...
Pour former son troupeau, c’était triste présage
Du tact, heureusement il savait faire usage.
La guerre à le prouver lui donna l’occasion
Lorsqu’au camp du vainqueur il partit en mission
Plaider pour l’innocent et servir d’interprète
Aux Clayens qui pleuraient leur plus grande cachette.
Son âge était alors de quarante-sept ans ;
Et malgré que sa tête eût quelques cheveux blancs,
Il semblait être encore dans la pleine jeunesse.
Son regard sympathique avait de la finesse
Et savait imposer sa ferme volonté ;
Mais il montrait une âme où régnait l’équité
Comme dans tous ses traits brillait l’intelligence !
Et comme on la goûtait, dans sa brève éloquence,
Quand du culte divin il proclamait les lois
En frappant les échos de sa vibrante voix !
On l’écoutait toujours, on aimait sa parole :
Le chagrin était sûr d’avoir mot qui console,
Et la joie, elle aussi, comptait sur sa gaieté
Mais, tout bas, il aimait parler de charité :
La Misère chez lui ne trouvait sourde oreille ;
Son grand cœur était plein de bonté sans pareille,
Monsieur l’Abbé Pecnard était le prêtre aimé,
De l’Athée ou Croyant, du Juif ou Réformé :
Tous ensemble ont voulu tresser une couronne
Que la reconnaissance en souvenir lui donne.
Un poète de Claye.
Sources :
BDGB : La semaine religieuse 1885
Notes d’Emile Guichard parues à partir du N° 19 de décembre 1950 du bulletin paroissial « Ici Claye-Souilly ».