FETE A VOISINS 1948
1948 L’ANNEE DU CENTENAIRE DE LA FETE A VOISINS
Témoignage de Maurice Blouzat
Cette année-là, j’ai été nommé secrétaire et responsable de l’organisation, aidé de mon ami et voisin Lucien qui était trésorier.
Pour faire partie de la fête il fallait être garçon et célibataire, sans limite d’âge. J’ai eu l’idée pour la première fois de prendre des filles de Voisins et d’élire la reine de ce quartier avec deux demoiselles d’honneur.
Cela ne s’est pas fait sans mal car je violais les statuts de cette organisation. J’ai eu droit à un vrai tollé venant surtout des anciens du quartier. Je devais être trop en avance en ce qui concerne la libération de la femme ou au moins pour la participation de celle-ci dans le fonctionnement de la société. Enfin cela s’est tout de même fait et je peux dire dans une bonne ambiance.
J’ai une anecdote à vous raconter en ce qui concerne la fabrication des brioches :
Pour la première fois la fête a eu lieu le dernier dimanche d’août au lieu du premier de septembre, là encore viole des statuts. Or en août 1948 il y avait encore des tickets de pain.
Il a fallu que je me débrouille pour trouver du blé en grosse quantité et ensuite l’écraser et le tamiser pour avoir une farine blanche. Ce travail a été fait en cachette de la police à la ferme en haut de Claye où se trouve actuellement les caravanes. Deux fermiers, Monsieur Benoist de Voisins et Monsieur Hamelin du haut de Claye ont fourni le blé. La brosserie rue de Souilly a fourni l’ouvrier pour faire la farine. Les brioches ont été faites chez les trois boulangers, tout cela en cachette.
Tout c’est quand même bien passé, au moment de vendre ces sacrées brioches après les avoir fait bénir à la messe, nous n’étions plus en cachette et ce dimanche-là, les gendarmes ont été aveugles.