HENRI CHEVARD MORT POUR LA FRANCE
Août 1914 : Henri Chevard menuisier de Claye, est mobilisé au 276 RI
Le 2 août 1914, Henri Chevard (36 ans) fils de Victor Chevard, établi menuisier au 4 de la rue de messy, est mobilisé à Coulommiers. Veuf depuis six mois, il laisse sa fille unique Marie à la charge de ses parents.
Comme beaucoup d’autres hommes de Claye, il est incorporé au 276ième régiment d’infanterie. Le 276 RI est un régiment de réservistes encadrés par des officiers du 76ième régiment d’active de Coulommiers.
Menuisier, il fait partie d’une des deux sections de mitrailleuses d’un régiment de 2000 hommes.
Il ne le sait pas, mais l’un des lieutenants du 276 RI est l’écrivain Charles Péguy.
Le parcours du menuisier et de son régiment est tout à fait notable.
Après avoir été expédié dans l’Est pendant trois semaines, où il ne voit pas le feu, le régiment est transféré le 29 août au sud de Roy pour constituer l’un des régiments de la nouvelle armée Maunoury. Cette armée vient d’être nouvellement formée pour contrer le flanc droit de l’avancée allemande (Von Kluck).
Immédiatement soumis au feu, il se trouve entraîné dans le mouvement général de retraite, qui en cinq jours va l’emmener des environs de Roye à Luzarches au nord de Paris. Notre menuisier parcourt environ 200 Km à pied, avec trente kilos de barda, sous une grosse chaleur dans des conditions de retraite très dures (perte des fourgons de l’intendance).
À partir du 3 septembre, l’armée se retourne dans un mouvement offensif de l’Ouest à l’Est pour attaquer le flanc exposé de l’armée allemande. Le 276 RI se porte en plein est vers Thieux, dix kilomètres au nord de Claye.
Le 5 septembre arrivé à Villeroy, toujours au nord de Claye, le 276 RI est le premier régiment à ouvrir le feu sur les Allemands qui ont pris position sur les hauteurs de Monthyon. C’est le tout début de la bataille de la Marne. Ce 5 septembre 1914,
C. Péguy au cours d’une charge sans espoir est tué dans la plaine entre Villeroy et Monthyon. Le 6 septembre, les Allemands ont fait retraite et se sont retirés de Monthyon.
Les réservistes de Claye poursuivront les ennemis jusqu’à l’Aisne et Soissons, ils seront décimés à la défaite de Crouy, le 10 Janvier 1915 (800 rescapés sur 2000 hommes).
Le 10 mai 1915, ils vont constituer les renforts du corps d’armée Pétain en Artois. Ils arrivent juste à point pour constater la première et seule percée du front allemand pour le reste de la guerre. Cette percée non-soutenue par des renforts, sera finalement colmatée par l’ennemi. Plusieurs fois re-complété le régiment participe en septembre 1915 à la seconde offensive d’Artois au cours de laquelle le menuisier mitrailleur Chevard est blessé au combat de la cote 119 au nord de Souchez. Le 27 septembre 1915 Henri Chevard décède au poste de secours de la tranchée des pylônes. Sa dépouille fait partie des très rares corps rapatriés puisqu’il repose dans la tombe familiale du cimetière de Claye.
Henri CHEVARD, menuisier, à droite, avec sans doute des copains de Claye.
( si vous reconnaissez l’un de ses copains, merci de nous le faire savoir).
Il est recensé sur le monument aux morts avec 13 de ses camarades réservistes du 276 RI.
Sources :
• Mon lieutenant Charles Péguy. Victor Boudon
• Service historique de l’armée de terre
• Mémoire des hommes
• Les poilus. Pierre Miquel
• Diverses contributions et actes civils
• Site Genweb et Mémoire des hommes.
C. Otrage. Le 27/01/2007.