CLAYE-SOUILLY : INAUGURATION DU MONUMENT AUX MORTS

Publié le par Mireille LOPEZ

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L'oeuvre original du sculpteur Damman
est partie pour d'autres lieux ?
et a été remplacée en 2004 par une copie


Le Courrier de S et M 9.7.1921

 

Au monument des morts.

Les routes ont mené à Claye dimanche après-midi, la cohue de ceux qui se souviennent ; en resplendissant aussi de tout son éclat , le soleil, ce merveilleux metteur en scène, a puissamment embelli la cérémonie par laquelle la petite ville doucement arrosée par la Beuvronne et le canal de l’Ourcq, a rendu aux 94 enfants du pays, glorieusement tombés sur les champs de bataille, l’hommage qui leur est dû.

Pour perpétuer leur souvenir, un magnifique monument, œuvre de l’éminent sculpteur Dammann, prix de Rome, s’élève sur la place de l’Eglise, qui constitue maintenant le grand tableau d’honneur sur lequel les noms ont été gravés.

Gros bloc de pierre rectangulaire, le frontispice représente une femme voilée en deuil personnifiant la France qui, debout, pleure sur une croix de bois surmontée de la bourguignotte. En exergue on lit un passage de la proclamation du général Maunoury. Le revers de ce chef d’œuvre nous figure un jeune soldat en armes coiffé du passe montagne qui, du fond d’un gourbi veille sur un cimetière du front. Surmontant cette sculpture les paroles profondes de M. Raymond Poincarré ; «  Honneur aux morts, éternels conseillers des vivants. »

La solennité de dimanche fut aussi l’émouvante évocation de la première bataille de l’Ourcq et de la Marne ; la ville de Claye qui vécut de près les événements de septembre 1914 qui avait dans ses murs le quartier général du Général Maunoury ne pouvait ne pas rappeler l’ordre du jour adressé le 10 septembre à ses troupes par le vainqueur de l’Ourcq, après le message fameux du général Joffre :

« Une troupe qui ne peut plus avancer devra coûte que coûte garder le terrain conquis et se faire tuer sur place plutôt que de reculer ».

Le monde entier sait ce que fut l’attaque du 6 septembre par la 6e armée de Maunoury : un prodigieux rétablissement militaire qui détermina la victoire de la Marne.

Le monument de Claye reproduit cette partie de l’ordre du jour lancé d’ici par le général Maunoury :

Camarades le général en chef nous a demandé au nom de la patrie de faire plus que notre devoir. Vous avez répondu à son appel au-delà même de ce qui paraissait possible…

 

La cérémonie d’inauguration était présidée par M. Lugol, sous-secrétaire d’Etat, assisté de MM. Peytral, préfet de seine et marne, Lalmand sous préfet de Meaux ; le général Simon, Delacourt conseiller général, Charpentier conseiller d’arrondissement ; Wavrin maire de Claye, les membres du conseil municipal, Damman sculpteur, Guinier, président du Comité du monument ; P. Delabarre président des anciens combattants et de nombreuses personnalités.

Autour du monument aux morts s’étaient groupées les familles en deuil spécialement invitées, les combattants, l’Union Musicale, les pompiers, les enfants des écoles et toutes les sociétés locales. La population était venue en foule. Des palmes et des gerbes de fleurs furent déposées au pied du monument dont M. Guinier fit la remise à la commune.

M. Wavrin dont la conduite pendant la guerre n’eut d’égal que celle du soldat à son poste de combat, retraça les deux journées de Septembre 1914. Il termina par un appel des morts pour lesquels un combattant répondait par ces mots grandioses : Mort au champ d’honneur. Plus d’une larme coula sur les visages des familles éprouvées. D’autres discours enflammés du plus pur patriotisme furent également prononcés par MM. Charpentier, Delabarre, Peytral et Lugol.

Notre immortelle Marseillaise, exécutée par l’Union musicale mit fin à la cérémonie au cours de laquelle les enfants des écoles firent entendre deux cantates.

Par les rues pavoisées, le cortège se rendit à la mairie où un vin d’honneur fut affert aux personnalités officielles. Des toasts furent échangés.

 

La cérémonie s’étant terminée vers 5 h M le curé doyen réunie ses fidèles dans l’église de la paroisse, trop petite pour les contenir tous, et vient bénir le monument à la suite du salut célébré à l’intention des braves dont on venait de glorifier la mémoire.

 

 

 

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