CLAYE-SOUILLY 1963 : BROSSERIES EVRARD ET SOYER
Brosserie Soyer à Souilly
La Marne 13/6/1963
La brosserie, une des plus anciennes activités locales
Il y a longtemps que l’on fabrique des brosses à Claye-Souilly.
Depuis des années des artisans formés de père en fils, assurent la continuité de cette remarquable activité alliant une dextérité extraordinaire à une expérience enviable.
C’était là la première activité locale… Aujourd’hui d’autres industries se sont implantées et la brosserie a perdu de l’importance quand à son volume. Il reste cependant des brossiers qui pratique encore leur art avec amour, selon des procédés qui ont fait de leur production, une production de luxe, englobant des articles de première qualité. Nous sommes allés rendre visite à deux d’entre eux :
M. Evrard est installé dans le petit atelier familial à Souilly. Depuis l’âge de 12 ans il fabrique des brosses. C’est avec son père qu’il a appris son métier, un métier qu’il possède sur le bout des doigts.
« Je n’ai jamais « raté » une brosse nous confiait-il…C’est là une sorte de record ! Nous avons en effet assisté à la fabrication et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce n’est pas à la portée de tout le monde. Avec des outils qu’il fabrique lui-même, il perce en épaisseur puis en long (le plus délicat) la matière qui sera l’ossature de la brosse : l’ivoire, l’écaille, le macassar, le plexiglass.
La brosse sera ensuite polie, puis garnie de soie de porc ou de sanglier.
M. Evrard possède quelques références éloquentes. Il y a quelques années, il fabriquait une brosse en écaille, les plus chères, pour l’ex-roi d’Egypte. Il fit plus tard une parure d’ivoire pour la couronne d’Angleterre. Enfin, il n’y a pas longtemps une brosse d’ivoire pour Jackie Kennedy…
A Souilly également M. Maurice Soyer fabrique des brosses. Son fils Daniel travaille avec lui et apprend le métier au côté de son père. M. Soyer a débuté à 12 ans et il en a 52 aujourd’hui …
Sa technique est-il besoin de le préciser remarquable et sa production recherchée.
Il achète lui-même la matière première macassar, olivier, ébène, ivoire, plexiglass.. et il la débite à la scie donnant à la brosse la forme du moment, la plus pratique, celle dictée par les goûts de la clientèle. La brosse est donc polie puis percée au moyen de fines cordes à piano animées d’une rotation rapide. Perçage en épaisseur, puis en long. Elle sort alors des mains de M. Soyer prête à recevoir son habillage de soie. Le minuscules petits trous seront alors bouchés de plastique blanc, ce qui est le signe distinctif de la qualité, une qualité recherchée, rare dont ces artisans sympathiques ont le secret et dont ils peuvent avoir une légitime fierté.