CLAYE-SOUILLY 1963 : Sous le signe de la marionnette avec M. Bettiol et Lonail
L'ancien château de Gros bois à Bois Fleuri, la ferme faisant partie intégrante de cette propriété
La Marne 20.6.1963
Sous le signe de la marionnette
Dans une ferme en plein bois à Bois Fleuri, trois jeunes hommes sympathiques ont établis leurs quartiers. MM Bettiol et Lonail vivent là depuis trois ans et le cadre ravissant qui les entoure, cadre qu’ils se plaisent à embellir et qui semble même un de leurs soucis constants possède une place prépondérante dans leur art et contribue à apporter l’inspiration à leur génie créateur.
Voilà une bonne dizaine d’années ils franchissaient tous les trois la frontière italienne pour venir à Paris. Paris capitale des Arts et, à leurs yeux, énorme centre de la peinture où les chevalets devaient fleurir à chaque coin de rue…
La réalité était évidemment toute autre, et nos trois amis qui n’étaient riches que d’espoir et sans aucun doute de talent, durent songer à leur gagne-pain.
Ce ne fut pas toujours rose, comme on dit, mais l’optimisme le plus grand animait les trois compagnons.
Formés à l’Ecole de Céramique Artistique de Milan, ils trouvèrent d’abord à coller les affiches, à les peindre, enfin ils s’attachèrent à une spécialité difficile et peu commune, la fabrication des films de marionnettes… Ils sont devenus, en effet, cinéastes professionnels
ayant acquis au fil des années, une technique confirmée.
Ils dessinent, peignent de jolies marionnettes, puis fabriquent le personnage, enfin ils jouent de la caméra et animent ces charmantes poupées..
Les marionnettes viendront sur les écrans vanter agréablement les mérites du wisky, du stylo à billes ou tout autre chose…
Les courts métrages publicitaires forment jusqu’à présent l’essentiel de leur activité et on ne saurait cacher qu’une de leurs réalisations à obtenu en 1962 le Grand Prix Publicitaire à Venise. C’est là une référence qui se passe de commentaires.
Réaliser de tels films n’est pas un mince travail… Une minute de projection demande 25 jours de labeur, un labeur qu’il faut aimer et sentir, si l’on veut « sortir » quelque chose de bon…
Mais aujourd’hui nos cinéastes ont de plus vaste projets, et du film publicitaire, ils passeront volontiers au court métrage où, sur des idées originales, les marionnettes toujours vedettes, nous conteraient une histoire vécue ou imaginée.
Aussi, prochainement, verrons-nous sortir l’histoire de Berthe aux grands pieds en film signé de leur griffe qui devrait obtenir un succès légitime.
Ce style de court métrage pratiquement inexistant en France, réservé actuellement à la Pologne et à la Tchécoslovaquie, a de fortes chances d’obtenir les faveurs du public qui retrouvera dans les films la bonne humeur, l’humour et l’esprit de nos amis.
….J.R.